« C’est un mal pernicieux qui le ronge ; le voilà couché, il ne pourra plus se relever » (Ps 40, 9). Déjà, pourtant, se noue le mystère de l’Eucharistie, mémorial de ce moment historique et unique où le Christ livre son corps à la vindicte humaine. Contre toute attente, il se relèvera ou plutôt, il sera relevé par le Père : « Relève-moi » (Ps 40, 11). Oui, l’Eucharistie permet au croyant d’être présent à ce moment unique, à cette mort donnée et accueillie, à cette résurrection reçue en espérance. 

Au désert, Jésus avait vaincu le diable pour lui-même de sorte qu’il « s’éloigna de (Lui) jusqu’au moment fixé » (Lc 4,13). Sans forces, à quelques dizaines de mètres du lieu de l’exécution finale, Il partage cette victoire avec tous ceux qui s’associent à son combat. Le savoir s’incline devant la sagesse, le pouvoir devant l’amour, l’avoir devant le don, la femme-objet devant la vierge-mère. Tout est rétabli dans son ordre premier car « tout est accompli » (Jn 19, 30).